Origine des costumes bretons
L’origine des costumes est très controversée. Beaucoup de théories, dont la plupart sont fantaisistes (telles celles développées lors de la période romantique), ont tentées d’en apporter. Certaines d’entres elles se sont maintenues jusqu'à nos jours malgré l’évidente fantaisie dont elles étaient faites. Certains celtomanes ont voulu voir dans les costumes bretons les descendants en ligne direct des gaulois et, afin de prouver cette haute antiquité, ils n’ont pas craint d’effectuer un rapprochement linguistique entre le mot breton « bragou » (pantalon court et souvent bouffant) et le terme gaulois « bracatta » (braie gauloise).
C’est à l’époque des celtomanes (seconde moitié du XIX siècle) que naquit ce que l’on a appelé « l’Emsav » « Mouvement Breton ». Ces mouvements ont pris naissance dans les milieux littéraires et n’ont eu aucune influence sur le développement des costumes bretons. Lorsque régionalistes ou nationalistes revêtaient « le costume breton », les paysans, porteurs chaque jour des costumes propres à leurs régions, se gaussaient et les traitaient de « déguisés », car ils ne faisaient pas parti de leur milieu. Ils n’appartenaient pas à la même classe sociale, paysanne en l’occurrence. C’est ainsi que les terroirs de Bretagne ont donnés naissance à l’extraordinaire diversité des costumes bretons.
Pour le costume féminin, certains folkloristes, pour le moins fantaisistes, ont voulu trouver l’origine des coiffes bretonnes dans le modèle du « capulet » porté par la duchesse Anne de Bretagne… D’autres ont voulu voir dans la forme des coiffes, costumes, et motifs ornementaux, la survivance de motifs asiatiques… Tout aussi fantaisiste, la haute coiffe bigoudène trouverait sont origine dans la répression de la révolte du papier timbré en 1675 : les femmes de Pont-l’Abbé, furieuses de voir abattre, en guise de représailles, le clocher de Lambour, auraient tout simplement dressé leurs coiffes sur leurs têtes, leur donnant cette architecture que nous leur connaissons aujourd’hui ! Ce qui relève évidemment de l’absurdité, car la coiffe bigoudène n’a commencé à « grandir » que dans les années 1920.
En remontant dans le temps, nous ne trouvons guère de documents matériels sur les costumes bretons, tels que nous les connaissons, avant la Révolution française. Les seuls documents antérieurs (sculptures sur bois de sablières d’églises, statues de Saint Isidore, ornementations de meubles, etc…) ne nous montrent que des costumes d’origines françaises et plus particulièrement de l’époque de Louis XIII. Or, en admettant que les dates gravées sur certains de ces documents y aient été apposées lors de la sculpture de ceux-ci, il est curieux de constater que les costumes Louis XIII qu’ils représentent, continuent d’être portés plus de cent ans après la disparition à Paris de cette mode vestimentaire. Après la Révolution apparaissent les costumes masculins des paysans bretons, costumes uniquement paysans. Ce sont des costumes représentatifs d’une classe sociale, et non d’une nation. Dans les procès-verbaux d’arrestations ou dans les notes signalétiques de chouans rédigées par les autorités républicaines, on lit rarement « un tel, portant le costume de Briec, de Guémené, etc. », mais plutôt « un tel, en habit de paysan ». Il n’est donc pas encore vraiment question, à cette époque, de costumes représentants tel ou tel groupe particulier comme par exemple : bigoudenn, glazig, etc. Cependant, on peut admettre à cette époque, une certaine mode spéciale à une grande région de Bretagne, Léon, Pays de Nantes, etc.…
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